法語(yǔ)小說(shuō)閱讀:小東西下篇(10)
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2020-11-27 01:42
編輯: 歐風(fēng)網(wǎng)校
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摘要:
法語(yǔ)小說(shuō)閱讀:小東西下篇(10)
DEUXIEME PARTIE 續(xù)篇
Chapitre X IRMA BOREL 第十章 伊爾瑪·博雷爾
C'est Coucou-Blanc qui vint lui ouvrir. - Car ai-je besoin de vous le dire! cinq minutes après s'être juré qu'il n'irait pas, ce vaniteux petit Chose sonnait à la porte d'lrma Borel. - En le voyant, l'horrible Négresse grima a un sourire d'ogre en belle humeur et lui fit un signe : “ Venez !” de sa grosse main luisante et noire. Après avoir traversé deux ou trois salons très pompeux, ils s'arrêtèrent devant une petite porte mystérieuse, à travers laquelle on entendait - aux trois quarts étouffés par l'épaisseur des tentures - des cris rauques, des sanglots, des imprécations, des rires convulsifs. La Négresse frappa, et sans attendre qu'on lui e t répondu, introduisit le petit Chose.
Seule, dans un riche boudoir capitonné de soie mauve et tout ruisselant de lumière, Irma Borel marchait à grands pas en déclamant. Un large peignoir bleu de ciel, couvert de guipures, flottait autour d'elle comme une nuée. Une des manches du peignoir, relevée jusqu'à l'épaule, laissait voir un bras de neige d'une incomparable pureté, brandissant, en guise de poignard un coupe-papier de nacre. L'autre main, noyée dans la guipure, tenait un livre ouvert...
Le petit Chose s'arrêta, ébloui. Jamais la dame du premier ne lui avait paru si belle. D'abord elle était moins pale qu'à leur première rencontre. Fra che et rose, au contraire, mais d'un rose un peu voilé, elle avait l'air, ce jour-là, d'une jolie fleur d'amandier, et la petite cicatrice blanche du coin de la lèvre en paraissait d'autant plus blanche. Puis ses cheveux, qu'il n'avait pas pu voir la première fois, l'embellissaient encore, en adoucissant ce que son visage avait d'un peu fier et de presque dur. C'étaient des cheveux blonds, d'un blond cendré, d'un blond de poudre, et il y en avait, et ils étaient fins, un brouillard d'or autour de la tête.
Quand elle vit le petit Chose, la dame coupa net à sa déclamation. Elle jeta sur un divan derrière elle son couteau de nacre et son livre, ramena par un geste adorable la manche de son peignoir, et vint à son visiteur la main cavalièrement tendue.
“ Bonjour, mon voisin ! lui dit-elle avec un gentil sourire ; vous me surprenez en pleines fureurs tragiques! j'apprends le r le de Clytemnestre... C'est empoignant, n'est-ce pas ? ” Elle le fit asseoir sur un divan à c té d'elle, et la conversation s'engagea. “ Vous vous occupez d'art dramatique, madame ?
(Il n'osa pas dire “ ma voisine ”.) .
- Oh ! vous savez, une fantaisie... comme je me suis occupée de sculpture et de musique... Pourtant, cette fois, je crois que je suis bien mordue... Je vais débuter au Théatre-Fran ais... ” A ce moment, un énorme oiseau à huppe jaune vint, avec un grand bruit d'ailes, s'abattre sur la tête frisée du petit Chose.
“ N'ayez pas peur, dit la dame en riant de son air effaré, c'est mon kakatoès... une brave bête que j'ai ramenée des les Marquises. ” Elle prit l'oiseau, le caressa, lui dit deux ou trois mots d'espagnol et le rapporta sur un perchoir doré à l'autre bout du salon... Le petit Chose ouvrait de grands yeux. La Négresse, le kakatoès, le Théatre Fran ais, les les Marquises...
“ Quelle femme singulière ! ” se disait-il avec admiration.
La dame revint s'asseoir à c té de lui et la conversation continua. La Comédie pastorale en fit d'abord tous les frais. La dame l'avait lue et relue plusieurs fois depuis la veille ; elle en savait des vers par coeur et les déclamait avec enthousiasme. Jamais la vanité du petit Chose ne s'était trouvée à pareille fête. On voulait savoir son age, son pays, comment il vivait, s'il allait dans le monde, s'il était amoureux... A toutes ces questions, il répondait avec la plus grande candeur; si bien qu'au bout d'une heure la dame du premier connaissait à fond la mère Jacques, l'histoire de la maison Eyssette et ce pauvre foyer que les enfants avaient juré de reconstruire. Par exemple, pas un mot de Mlle Pierrotte, Il fut seulement parlé d'une jeune personne du grand monde qui mourait d'amour pour le petit Chose, et d'un père barbare - pauvre Pierrotte ! - qui contrariait leur passion.